Recto-Verso – Kunos et Mea

« Sans projecteur, pas d’ombre ; sans silence, pas de musique ; sans question, pas de réponse et sans maquillage, pas de clown… La mort donne du sens à la vie, comme la jeunesse murit en vieillissant. »

Recto, sous la toile du chapiteau, les applaudissements résonnent. C’est l’entracte.

Verso, le duo de clowns est de retour dans les loges. Leurs vieux corps sont usés par le labeur et la lassitude remplit leurs esprits fatigués et mélancoliques. Arriveront-ils à terminer le spectacle ? L’horloge tourne. Il ne reste que 20 minutes pour trouver une solution et survivre au reste de la représentation. 

L’équipe technique entame son service de mi-parcours. Elle se rend compte que les clowns ne semblent pas prêts à remonter sur scène. C’est la panique. Les techniciens/-ciennes accourent auprès du duo et leur proposent de l’aide, mais ces derniers ne sont pas convaincus. 

Un des techniciens/-ciennes prend l’initiative de monter sous la coupole pour ajuster les lumières et dans sa précipitation, il provoque la chute d’un vieil appareil de cirque. À la découverte de ce vestige, l’équipe remonte peu à peu dans le temps, et revit naïvement les gloires du vieux cirque, le temps d’un moment suspendu. 

Un véritable hommage au cirque artisanal par une équipe de vétérans et de jeunes talents !

Une lueur d’espoir traverse alors les yeux des clowns qui réalisent que cette énergie naïve est ce dont ils ont besoin. Cette jeunesse pétillante pourrait leur permettre de rallumer leur propre flamme. Parallèlement, ils pourraient redécouvrir le bonheur de transmettre leur savoir. La clef est donc la collaboration. Chacun a son rôle à jouer. La fatigue laisse place aux sourires et l’engouement revient. La troupe, forte de son ambition, s’affaire à présenter une deuxième partie du spectacle originale qui s’annonce rocambolesque. Telle une ode à la poésie du spectacle vivant, ils redonnent peu à peu vie aux disciplines presque oubliées.

Verso - les uns respirent à plein poumons, le sourire aux lèvres, recto – les autres reprennent leur souffle une dernière fois pour mieux briller sous les projecteurs.